A vrai dire, l’auto-dérision est aussi naturelle que l’est un système immunitaire par rapport à un organisme vivant. Ainsi plus une personne est sérieuse et plus elle réduit sa capacité à prendre du recul et donc à rire de ses propres réactions dûes souvent à des programmes inconscients qui se révèlent dans les faits.
L’auto-dérision est la soupape qui nous fait comprendre que si l’on regarde uniquement le bouchon qui flotte à la surface et qui de temps en temps gigote, provocant ainsi des remous dans ce lac intérieur que l’on voudrait si calme, on découvre qu’il y a un pêcheur qui lance la ligne et des poissons qui, en sourdine tentent, de te piquer un truc…
L’auto-dérision est donc un luxe qu’il est préférable de s’offrir régulièrement afin justement de se rendre compte que bien souvent nous ne sommes que des marionnettes qui réagissent selon des schémas qui nous sont souvent inconscients. Alors pourquoi ne pas se payer une tranche de rire en regardant comment notre propre faux-égo s’emmêle les pattes dans son propre fil à pêche ?
N’est-il pas risible, lui le grand qui sait tout et qui veut contrôler tout ? Bref, vous l’aurez bien compris, un bouchon ne peut rien faire par lui-même car il n’est qu’une marionnette suspendue à un fil aussi transparent que possible. Car d’abord le pêcheur ne veut pas qu’il voit qu’il est manipuler et balancer à tout va à la flotte.
Puis secundo, cela a aussi pour objectif d’illusionner aussi le poisson qui, tôt ou tard, mordra à l’appât pour ensuite se faire bouffer. Qui voulait bouffer en succombant au désir se fera bouffer par plus gros que lui. Alors entre un bouchon qui se retrouve le cul mouillé et un poisson qui joue la fille de l’air, il y a bien quelqu’un à qui cela profite n’est-ce pas ?
Alors qui est ce quelqu’un sinon le joueur lui-même ! Le bouchon n’est que l’incarnation ici présente dans un corps de matière mais n’est pas la finalité du jeu. Certes, il se fait plomber suffisamment pour justement être droit comme un i dans l’eau car un bouchon couché sur le flan n’est pas vraiment opérationnel.
Ainsi au lieu de maudire un Dieu quelconque qui vous a mis dans la merde et plombé le derrière afin de vous faire entrainer par le fond pour ensuite aller valdinguer avec fulgurance dans les airs à un moment où à un autre avec un karma en bout de ligne, il serait donc intéressant de prendre du recul afin de comprendre que tout cela n’est qu’un jeu afin que le joueur lui-même puisse expérimenter ses propres réflexes face à des poissons invisibles mais bien présents
Oui, votre Esprit Directeur (le pêcheur) aime faire différents types de pêche Ainsi, autant il peut faire de la pêche en eau douce et pour de la petite friture autant il peut chercher du gros comme du sandre ou du brochet. Il peut donc mettre des hameçons plus ou moins gros avec soit des asticots ou soit carrément du vif (un petit poisson si possible encore vivant) pour attraper quelques prédateurs ayant un petit creux.
S’il veut du morfale qui traine en bande, de bon gros vers de terre feront l’affaire. Bref, le pêcheur a quelque chose en tête alors ne venez pas ronchonner si votre bouchon ressemble en taille à une allumette (pour pécher du petit) plutôt qu’à celle faite pour de la carpe (très gros bouchon).
Nous ne sommes pas tous pareils et forcément le diamètre du fil (notre capacité à tenir la charge) ne sera pas le même car il dépendra justement du gibier à sortir de l’eau. En d’autres termes, si dans cette vie vous êtes venus pour sortir une ablette (15g à 50g) du fin fond de l’inconscient , cela ne jouera pas pareil avec une carpe pouvant aller jusqu’à 1,20m de long et 40 kg…
Il n’en sera aussi pas de même si vous aller chercher des carnassiers (brochet – 1m et 10kg ou du sandre 1m et 15 kg) ou carrément des prédateurs (anguille jusqu’à 1,20m et 9 kg). Ainsi autant les premiers se laisseront relativement sortir de l’eau sans trop de problème autant vous avez l’impression d’avoir un TGV devenu fou dans le cas d’une anguille.
Bref, je ne vais pas vous faire un cours sur la pêche car vous imaginez bien qu’il existe autant de techniques différentes qu’il existe presque de sorte de poissons. Alors si en plus, vous aller du côté de la mer pour aller pêcher de l’espadon, là le fil n’est même plus transparent car c’est carrément du câble et ça nécessite d’être lourdement attaché à un siège lui-même lourdement fixé au plancher du bateau et vous en aurez pour au moins 6 heure de combat pour le sortir de l’eau (si vous y arrivez bien sûr).
Dit en d’autres termes, chacun de nous est un bouchon lancé à l’eau douce ou à la mer. Dans le premier cas c’est assez doux et pas très profond tandis que dans le second c’est plutôt salé et pouvant aller très très profond… Donc si vous vous sentez avoir une vie plombée et plus ou moins salée, sachez toutefois que cela est aussi proportionnel à la taille du poisson à sortir de l’eau.
Alors en quoi l’auto-dérision permet-elle de vous aider dans le processus d’expérimentation qui est de se faire tirer par le bas (par des programmes planqués dans votre inconscient), d’être plombé suffisamment pour que chaque titillement provoque une secousse suffisante par rapport à votre ligne de flottaison habituelle par vent nul mais aussi par période de grand vent où la houle de l’émotion fait que d’une manière systématique vous avez l’eau qui vous monte jusqu’au cou voire plus haut.
C’est vrai que se prendre des tasses, ce n’est pas toujours agréable mais qu’en est-il quand un poisson mord et vous entraine pour un exercice d’apnée pour une durée inconnue ? Certes, pour les plus expérimentés, nous savons que quelques secousses successivement assez rapides préfigure généralement une plongée suivie souvent d’une sortie aérienne (spirituelle).
Généralement c’est assez bref (le pêcheur voit que l’asticot est toujours au bout de l’hameçon alors il relance tout de suite à l’eau) ou soit il y a comme un temps d’accalmie (je baigne dans la béatitude équivalent au pêcheur qui remet un asticot) ou soit ça devient une période de bonheur intense (le temps que le pêcheur décroche le poisson et replace un asticot) mais, tôt ou tard, on sait que l’on va refaire trempette dans notre milieu favori.
Notre milieu ambiant est donc l’eau (je trempe dans les émotions), j’ai la tête qui balance (le petit vélo a repris du service car il profite du clapotis) et une bonne partie du corps se sent tiré vers le bas, vers le fond, vers la vase, vers la boue, vers la densité, vers la non-lumière et vers tous les trucs vivants qui tournicotent autour.
On sent des présences autant sous l’eau qu’au-dessus de l’eau car quelques fois ce sont des insectes, des mouches, des araignées d’eau (les entités astrales, les anges, les EDL, etc…). Bref, le petit bouchon se verrait bien tranquille sur une surface calme, prévisible et surtout sans aucun hameçon afin de ne plus se faire entrainer par le bas… Même les plombs seraient de trop car allongé de tout son long on pourrai ainsi regarder le Ciel tranquilos en attendant on ne sait pas quoi….
Mais bon, tout cela relève de l’illusion car obligatoirement s’il y a un bouchon, il y a forcément un pêcheur et donc un travail attendu. Dit autrement, avez-vous une idée de ce que le pêcheur attend de vous exactement ? Certes c’est déjà super bien d’avoir découvert que vous êtes un bouchon mais à quoi il pêche exactement ton Esprit Directeur ?
Hein, le sais-tu ? L’as-tu découvert grâce à l’observation ou attends-tu d’être à l’article du recyclage pour le découvrir ? Bref, c’est là que l’auto-dérision rentre en jeu car grâce à elle tu comprends que ton corps n’est qu’un bouchon et que ton étincelle d’esprit est ce qui te relie à la main, au cœur et aux neurones du pécheur qui est Toi et donc le sans-NOM qui essaie de remonter ce qui s’est nourri de la matière en décomposition afin de l’analyser et le bouffer…
Hé oui, un poisson c’est un programme inconscient qui deviendra UN-conscient pour le pêcheur. Alors comprends-tu mon frère, mon ami, que ta vie n’est qu’un jeu de cache-cache entre une partie émergée (le Ciel) où se cache un pêcheur bien lointain pour toi (surtout s’il à mi 3m de fil au bout d’une canne à pêche de 4m) et le fond (la Terre) où se cache le fruit de tes créations baignant dans un océan d’émotions…
Ainsi quand tu te sens entrainé par le fond ou élever dans le ciel, il te faut comprendre que chaque expérience spirituelle n’est que l’amorce pour aller voir le fond. Et qu’à chaque fois tu vas vers le fond (et touche le fond) il y aura forcément une remontée vers le Ciel afin que tu prennes conscience de ce qui t’a entrainé vers le bas et quelle est la bénédiction qui y est accrochée.
Derrière toute noirceur il y a la lumière et derrière toute lumière il y aura une future noirceur à aller chercher.
Comprends-tu que tu ne peux rester indéfiniment en l’air et pour le restant de tes jours car sans hameçon tu ne sers plus à rien. Car, en fait, ta vie ne dépend que de ta capacité à aller chercher ce qui se trouve au fond. Ainsi toute volée brutale dans les airs amène inéluctablement un retour d’où tu viens c’est-à-dire dans le lieu où le pêcheur a décidé de te faire barboter.
En effet, il est connu que les pêcheurs aiment bien certains coins de pêche car très riche en poisson et pour cause. En effet, à force de balancer des appâts, il se créé alors l’effet cantine pour les poissons qui de père en fils se transmettent l’info. Hé oui, plus un pêcheur désire pêcher un type de poisson et plus il les attire à propos.
Cependant il arrive que le pêcheur change de marre à canard et aille pêcher dans un petit cours d’eau à côté mais jamais il n’aura l’idée de t’emmener dans un torrent de montagne ou en mer car le bouchon et les plombs accumulés au fil de l’expérience ne seront appropriés au nouveau milieu.
Tout pêcheur sait cela aussi, s’il désire changer de poissons (en termes de gammes), il préfèrera tendre une autre ligne avec un nouveau bouchon (un nouveau corps, une nouvelle incarnation) quitte à réutiliser le même style de plomb qu’auparavant. Le plomb c’est le karma ou nœud énergétique accumulé et il a à sa disposition une bonne petite boite sous le coude.
Bref, maintenant que tu sais que tu es un bouchon, mets-toi à la place du pêcheur et rigole quand tu te vois prendre des tasses. Rigole quand tu vois combien ton mental-égo est dépassé et affolé car lui il ne peut voir en profondeur ce qui se passe. Il essaie de se définir par la matière, par la couleur, par la forme mais, au final, il se fera de toute façon gigoter quoi qu’il fasse.
L’auto-dérision est donc cette prise de recul qui te fait comprendre que tu n’as aucune maitrise sur les actions menées envers le bouchon lui-même alors arrête de croire que tu peux faire ta vie selon l’entendement de ton mental-égo car de toute façon, tôt ou tard, tout sera remis en cause par des secousses dûes à un poisson frétillant de la queue et de l’estomac.
Le poisson a besoin de ce que lui envoie le Ciel (ce qui est accroché à l’hameçon pour l’attirer) sinon il n’aurait qu’à se contenter des produits en décomposition dans l’eau. Alors un petit cadeau du Ciel cela ne se refuse pas mais il y a des risques ascensionnels et généralement il n’en réchappe pas s’il se fait prendre…
Et le bouchon là dedans ? Il observe, tout simplement, tout en faisant attention que les algues ne viennent pas s’agglutiner sur lui (ou les huitres ou les moules) où les détritus flottants comme les petites branches par exemple. Il sait qu’il n’est pas bon pour lui de s’alourdir ou de se faire dévier de sa trajectoire.
Un bon bouchon, c’est un bouchon propre (car il opposera moins de résistance à l’enfoncement), étincelant (car comme ça le pêcheur le repère bien) et surtout non entrainé par des saloperies de passage (lui permettant de garder le cap et donc sa centritude). Puis le reste ne lui appartient pas.
En effet, c’est le pêcheur qui décide du diamètre du fil (la durée de vie et donc aussi en fonction de la taille du poisson à sortir). C’est le pêcheur qui décide du plombage à mettre (le poids du karma à résoudre) mais aussi de la taille de l’hameçon et surtout de ce qu’il va y accrocher (ton sex-appeal, ton charisme et ton dynamisme).
En effet, si l’appât ne gigote plus depuis longtemps, ça mordra moins que s’il gigote de toutes ses forces. Bref, comme tu le vois, autant tu voudras jouer sur le bouchon, autant le reste t’es quasi impossible. Alors prends le jeu à la légère et sois heureux à chaque fois que tu permets au pêcheur de remplir son filet.
On ne change pas un bouchon qui est performant. Par contre, si la pêche est décevante malgré les nombreuses tentatives du pêcheur cela veut dire que le bouchon est inutilisable en l’état (couleurs ternes, devenu poreux, surface bouffées, queue ou tête cassée, emmêlé dans toutes les croyances qui passent à portée de lui, devenu trop dense par rapport au plombage prévu, etc…) alors le pêcheur changera de ligne et remettra le bouchon au recyclage dans une poubelle appelée cimetière du côté de chez nous.
Et puis, ce qu’il faut aussi savoir aussi, c’est que le pêcheur (notre Esprit Directeur) s’est inscrit au concours de pêche dans cette galaxie et pas dans une autre. Il a donc à démontrer l’expérience qu’il aura accumulé et cela dans tous les règnes de poissons autant en mer qu’en eau douce. Aussi plus tôt on sortira les poissons qu’il désire avoir à son actif et plus vite on aura la chance de pouvoir s’incarner dans d’autres bouchons sinon il nous refilera encore le même pour un tour de plus !!!
Laurent DUREAU
Hello Laurent,
j’aime beaucoup ton coté poétique.
Poésie appliquée bien sur et très pertinente ! 😉
A la lecture je me suis senti tour à tour chaque élément de cette belle métaphore 🙂
Merci et belle journée
Moi j’apprécie moins…
➡
La il faut redevenir un légume qui pense plus ! Bonne journee
Merci Laurent
j ‘adore ta façon d ‘expliquer les choses
Merci Laurent
plus on relit l’article plus on arrive à bien comprendre.
Merciiiiiii, merciiiiiiiii !
ah ben moi j’ en rigole grave ….. souvent je rigole toute seule …. 😉
Salut tout le monde
Laurent disait :
L’auto-dérision est donc cette prise de recul qui te fait comprendre que tu n’as aucune maitrise sur les actions menées envers le bouchon lui-même
À ce qu’il parait selon les Soufis il y’a un moment sur la route et généralement juste après un réveille on attrape le fou rire, car dès qu’on prend du recule on réalise que le boulet ou le plomb qui nous maintient vers le fond ou les forces qui nous plaquent par terre ne sont que des pensés. Là en réalise notre naïveté et on éclate de rire tellement on était con.
Et comme dit l’autre : qui se fout de sa propre gueule ne craint pas le ridicule,
À savoir aussi que le sérieux constipe.
Aller souriez, et n’oublier pas qu’on vous regarde.
A+
Pile-poil sur la pêche dans laquelle je baigne ces jours-ci!
Merci beaucoup Laurent de rappeller les bienfaits de l’auto-dérision, des fois on les oublie…
Bonne baignade et rigolades à tous!
Moira
Bienheureux celui qui a appris à rire de lui-même, il n’a pas fini de s’amuser !!! 😆
Etre un bon bouchon, observateur, et être heureux à chaque fois que tu permets au pêcheur
de remplir son filet! 😉
Cool!
Et ouai: si l’autodérision est un luxe …je suis riiiiiche! 😆
Bon, je le sais déjà depuis longtemps, mais comme personne ne me le dit, ben je me le dis moi-même …comme un grand 😀 …mais pas trop grand quand même, sinon la vie est d’un ennui 🙄
Je comprends mieux l’affectueux surnom: « mon m’tit bouchon » 😉
Parfois, pour aller plus prêt, faut aller plus loin, avec ou sans canne à pêche.
Le bouchon se prend les pieds dans le tapis mouvant des remous dans la cuve à fuel.
Ainsi, la marée déborde d’écume laineuse noirâtre et le poisson recule vers son point de non retour, mais mon p’ tit bouchon courageux le suit pour le ferrer aux pattes.
Bon aller j’arrête 😆